Marae

La visite du site archéologique du Marae Arahurahu, restauré en 1953, permet d'avoir un aperçu de la culture et notamment de la religion ancestrale Ma'ohi (polynésiens d'origine) avant l'arrivée des Européens à la fin du  XVIIIème siècle. 

Entrée du Marae d'Arahurahu

Les marae étaient des espaces réservés aux activités cérémonielles, sociales et religieuses. Ils formaient des monuments de dimensions différentes. Celui d'Arahurahu est situé dans le cadre, le calme et la beauté naturelle de la vallée de Tefa'aiti sur l'île de Tahiti, écrin de verdure qui appelle au respect des lieux.

Si la conception et la construction d'un marae variait d'une île à l'autre, l'architecture de base comprenait généralement une pierre angulaire ('ôfa'i tihi) une aire quadrangulaire, la cour du marae (te tahua), pourvue d'un autel (te ahu) à l'une des extrémités et d'un ensemble de pierres dressées ('ôfa'i ti'a) pierres-dossiers ('ôfa'i turu'i).

Ces marae étaient des constructions en pierres sèches. Aucun mortier n'était utilisé dans l'agencement des pierres.

Le marae était un espace de méditation, de rituels et de communion des tahu'a'upu (prêtres) avec les dieux dont il importait de se ménager les faveurs. Les cérémonies religieuses qui s'y déroulaient donnaient lieu à des prières, des chants, des invocations aux ancêtres ou aux divinités et à des sacrifices. Le marae était également le reflet d'une organisation des sociétés polynésiennes anciennes, très hiérarchisées et dont les communautés étaient néanmoins étroitement dépendantes les unes des autres.

Le rôle du marae aurait existé antérieurement à leur attribution sacrée. Les marae étaient de ce fait des enjeux politiques et religieux entre les chefferies. Les marae présentaient des différences architecturales et ornementales notables. Ces distinctions semblent autant liées à une différenciation culturelle et cultuelle des îles les unes par rapport aux autres qu'à un jeu d'alliances politiques des chefferies.

Marae de Mataiva 

Il était un complexe architectural qui évoluait avec la communauté qu'il représentait. Lors d'une prise de possession de terre, de nouveaux marae pouvaient être édifiés à côté ou à l'emplacement d'un ancien lieu de culte.

Tous les Marae ne sont pas aussi imposants que celui d'Arahurahu...

Grâce aux datations du carbone 14, les archéologues ont pu estimer l'âge de plusieurs marae. La plupart se situent entre la fin du 15ème et la fin du 18ème siècle. Selon les généalogies, quelques marae remonteraient même au 10ème siècle.